Pour Anne-Marie Demers, la construction fait partie de ses gènes. Elle appartient à la troisième génération qui travaille dans l’entreprise familiale J.M. Demers Excavation et est actuellement directrice générale, au même titre que sa mère et son grand-père avant elle. Elle dit que, pendant sa jeunesse, elle n’a jamais ressenti de pression pour prendre la relève de l’entreprise familiale ou de suivre les traces des membres de sa famille. « On voulait simplement que je sois heureuse », dit-elle.
« J’ai toujours voulu être vétérinaire, explique Anne-Marie. C’était mon seul objectif, en plus de travailler avec les chevaux. »
Anne-Marie a donc suivi sa propre voie et a passé quelques années aux États-Unis. « J’y suis allée pour apprendre l’anglais et travailler avec les chevaux, se souvient-elle. Un jour, ma mère m’a appelée pour me demander si je voulais revenir au Québec et travailler dans l’entreprise. »
Anne-Marie a demandé ce que sa mère — et l’entreprise — avait à lui proposer.
Il y avait un poste à combler au sein du service des achats et des estimations, et c’était une occasion qu’Anne-Marie ne pouvait refuser. « C’est un travail concret, explique-t-elle. On propose une offre sur quelque chose de réel, un projet à réaliser, et j’aimais l’idée de faire partie de ce processus décisionnel. Je suis donc revenue, j’ai fait des études en administration et le reste est passé à l’histoire. Depuis, j’ai travaillé à divers projets, dont une rénovation majeure pour accroître la taille de l’aéroport de Québec, ainsi que la construction d’immeubles multi-résidentiels et de condominiums. »
Aujourd’hui, Anne-Marie dirige une équipe de 90 personnes et est constamment à l’affût de nouvelles voix et de nouvelles perspectives de la part de personnes venant d’horizons différents.
« J’ai eu la chance d’avoir ma mère pour me guider dans mes nouvelles responsabilités ainsi que dans ce nouveau secteur dans lequel je m’impliquais de plus en plus, déclare Anne-Marie. Grâce à son soutien, j’ai compris l’importance de redonner et d’apporter mon soutien à la prochaine génération qui songe à intégrer l’industrie. »
Il y a une perception à l’égard de l’industrie qui peut être surmontée, et Anne-Marie y voit une solution.
« On s’attend encore à ce que tous les jeunes fassent des études universitaires. Les parents, en particulier, ont des opinions bien arrêtées à ce sujet. Mais, chaque personne apprend différemment – la construction est un excellent choix pour les personnes qui aiment bouger, faire un travail physique et voir immédiatement les résultats de leur travail. La construction offre énormément de possibilités qui correspondent à des compétences variées. Bien sûr, on y gagne un bon salaire, mais c’est comme si on se divertissait en quelque sorte tous les jours », dit-elle.
Nous passons du temps avec l’Association de la construction du Québec (ACQ) lors des salons de l’emploi afin de montrer aux jeunes la panoplie de possibilités de carrière dans le secteur de la construction, tant les emplois sur le terrain que ceux dans les bureaux, explique Anne-Marie. Et en tant que membres du comité Jeunes Leaders de la Construction, quelques-uns d’entre nous ont fait une tournée dans des écoles du Québec pour expliquer aux jeunes ce que nous faisons dans l’industrie et leur faire découvrir l’étendue des possibilités qui s’offrent à eux. »
Anne-Marie aimerait bien pouvoir apporter son équipement d’excavation à ces événements pour donner aux jeunes l’occasion de voir les outils qu’ils utilisent et comment ils fonctionnent. Ce serait une excellente occasion de les exposer directement au secteur.
Quand Anne-Marie n’est pas en train de sensibiliser et de renseigner les jeunes du Québec au sujet de la construction, elle joue un rôle actif au sein du conseil d’administration de l’ACQ représentant les membres de moins de 40 ans. Ce groupe permet aux jeunes membres de faire entendre leur voix, de trouver des projets à réaliser et d’entrer en contact avec des personnes qui partagent les mêmes idées et sont animées des mêmes sentiments.
Il y a un intérêt chez les jeunes pour l’industrie, et Anne-Marie veut s’assurer que cette curiosité ne disparaîtra pas. « Ouvrez les yeux aux possibilités et faites un choix, dit-elle. Il y a tellement de possibilités de trouver une carrière que vous aimerez vraiment. »